" Pau à problèmes "
Equipe remaniée, ego éveillés, collectif en souffrance : l'Elan Béarnais est mal fichu en ce début de saison.
CELA FAIT DROLE de voir l'Elan Béarnais revenir des premiers combats le visage tuméfié, le corps haché par la mitraille, le moral percé de quatre clous en cinq rencontres de Pro A. "
Un début de saison pareil, ce n'est pas arrivé souvent à Pau ", conte d'ailleurs Frédéric Fauthoux, capitaine et mémoire d'un club qui traîne aujourd'hui ses guenilles collectives dans les galetas lugubres de la Pro A, à l'instar du Mans et de Strasbourg, ténors déclarés et voisins d'infortune à la treizième place ex aequo du classement.
A l'intersaison, Pau avait décrété la nouvelle aventure. Après une décade ou presque aux vues de Claude Bergeaud, Frédéric Sarre, Didier Gadou, coachs du sérail, l'Elan Béarnais a ouvert ses frontières. Gordon Herbert, ma magicien du PBR, a débarqué avec un autre regard, une autre méthode. "
Il aut du temps pour comprendre les choses ", admet Pierre Seillant, directeur exécutif du club.
Visiblement, l'Elan en demande encore...
Sur ce début de saison, Pau, ex-roi de France, fait peine à voir. En Béarn, certains s'effraient déjà. Le crépi doré est en train de tomber, le club est moins inspiré. Pau fait de la réaction mais il a perdu la longueur d'avance qui le fit monter si haut, avant les autres, ces vingts dernières années. Fatigue des hommes, usure du temps, routine du succès... "
Le passé est lourd. Il nous pèse. Qu'on le veuille ou pas, il y a une usure qui se fait dans un club ", admet Seillant.
Mais les soucis d'octobre sont autrement plus prosaiques, plus proches du plancher. Entre un coach occupé en sélection (Géorgie), des blessures en cascade (Mahinmi, Rupert, Harrisonn Fauthoux), Pau a connu une préparation estivale cahoteuse et cela n'est sans doute pas étranger au tableau collectif qu'il peint à la hâte tous les samedis soir depuis la reprise. "
On joue avec des gens qui ne sont pas en forme ", ajuste Seillant.
Mais cela ne suffit pas à couvrir les maux de l'Elan, lesquels sont clairement résumés et identifiés par Gordon Herbert : "
On n'est pas bons tout simplement. Par moments, on joue un basket horrible. Il n'y a pas d'excuses, c'est la réalité ", dit-il.
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" Herbert : " On doit devenir une équipe " "[/center]
En détail, Pau n'est pas prisonnier d'un point faible récurent mais plutôt empêtré dans un tissu de déficiences qui gâche ses expressions offensive et défensives. "
On doit être à la même page en attaque et en défense, on doit devenir une équipe ", explique Herbert , qui a repertorié trois kystes malins dans le jeu de son équipe.
Défensivement, Pau n'est pas vaillant. "
A Bourg (défaite 70-66),
le repli est mauvais ", tranche Frédéric Fauthoux. Ensuite, l'Elan s'est régulièrement fait croquer aux rebonds, quand il ne fut pas dévoré comme à Strasbourg (44 prises à 22 et revers 95-66 !).
Enfin, Pau manque d'ardeur, de fluidité sur le jeu de courses en attaque. Des tares qui n'aident pas à la naissance d'un groupe. Une équipe ou on a parfois le sentiment que trois hommes (Harrison, Johnsen et Greer) se disputent le pouvoir. "
Certians ont besoin de beaucoup de ballons et cela peut agacer d'autres. Aujourd'hui, l'équipe n'est pas sereine ", consent Fauthoux, qui avait prévu de tenir un petit discours mobilisateur hier soir.
Tombé dans ce monde un peu rude, le jeune meneur, John Gilchrist, n'a pas su s'imposer. Il a admis ses manques, a fait ses valises, a embrassé Pierre Seillant et lui a glissé : "
Les trois autres m'ont bouffé ", en référence au trio précité.
Arrivé hier, Aaron Miles devra donc mettre un peu d'ordre et de liant dans le jeu palois. "
C'est un vrai meneur, un bon passeur ", se réjouit Herbert, conscient que ce changement ne résoudra pas tout.
"
Ce n'est pas seulement la faute de Gilchrist. Changer de meneur ne va pas tout résoudre ", dit-il. D'ailleurs, d'ici à la fin de semaine, un autre ajustement est prévu. Un pivot est attendu pour soulager Ian Mahinmi (6 pts, 3,4 rbds), qui croule sous des responsabilités trop grandes pour lui aujourd'hui. "
Il sera bien meilleur avec un autre pivot, qui lui ôtera un peu de pression. Il y en a trop sur lui ", explique Herbert. Ce pourrait être Hiram Fuller? ou un autre....
A la veille de recevoir Reims, Pau est à la recherche de son identité, de son expression collective. De son jeu, tout simplement. "
Ca c'est mon job. Je suis le coach, je prends à mon compte le fait qu'on ne joue pas bien. Je ne pointe ni les joueurs, ni le club, ni personne d'autre. Je ne regarde pas par la fenêtre mais je me regarde dans le miroir. Je suis le chef de ce groupe et c'est à moi de le rendre meilleur ", termine Gordon Herbert, comme on sonne la révolte.
" Miles à la mène "
COMME PREVU, l'Elan Béarnais a revu sa partition. Limogé dimanche soir, le jeune meneur US John Gilchrist a été rempacé par Aaron Miles (1,86m, 23 ans). Aperçu furtivement en NBA la saison passée, avec Golden State aux côtés de Mickael Piétrus (19 matches, 0,8 pts, 1,3 passe en six minutes), Miles est un pur meneur de jeu, organisateur , réputé excellent passeur. Il est d'ailleurs le meilleur passeur de l'histoire de Kansas, son université avec laquelle il fut finaliste NCAA en 2003. La saison dernière, il a atteint la finale NBDL ( Ligue de développement de la NBA) avec les Fort Worth Flyers (10,1 pts, 6,6 passes). Blessé à une cheville au début du mois d'octobre, il avait perdu toute chance d'accrocher une place dans le rsoter définitif de Portland. Aujourd'hui totalement rétabli, il devrait débuter sous le maillot béarnais dimanche, à Villeurbanne.
" L'Elan mise sur Miles "
RENFORT.
Les Palois ont choisi un joueur de 23 ans, star de l'université de Kansas et passé brièvement par la NBA, pour prendre la place de John Gilchrist.
Aaron Miles.
«
Toute ma ma vie, j'ai été un leader, sur et en dehors du terrain» . En poussant les portes du Palais des sports, hier après-midi, Aaron Miles a tenu immédiatement à donner des gages quant à sa capacité à piloter la grosse cylindrée qu'est Pau-Orthez.
Pour remplacer John Gilchrist, pas assez mature pour le poste de meneur de jeu, l'Elan a en effet choisi un joueur plus vieux... d'un an à peine et qui va lui aussi vivre sa première expérience de basketteur professionnel outre-atlantique.
Aaron Miles arrive cependant avec des bagages plus lourds que ceux de l'ancien pensionnaire de Maryland. Passé par une grosse université (Kansas avec qui il disputa deux final Four NCAA), Miles a glané le titre de meilleur passeur de l'histoire de sa fac et terminé n°8 du pays dans ce secteur lors de sa dernière saison universitaire.
Marque de fabrique. «
Je ferai comme j'ai toujours su faire, s'il faut marquer, je marquerai, s'il faut passer la balle, je la passerai. J'ai toujours joué pour faire gagner mon équipe et les responsabilités qui m'attendent ici ne m'inquiètent pas outre mesure», a assuré Miles.
«
La passe, c'est sa marque de fabrique», expose Pierre Seillant, le directeur exécutif palois, qui voit en Miles «
un leader naturel, qui rend les autres meilleurs, bon défenseur aussi, soit le profil exact du meneur que l'on recherchait».
En dépit de ses performances en NCAA (9,2 pts, 7,2 passes), Miles passa à travers de la draft NBA 2005, mais décrocha malgré tout un contrat de free-agent à Golden State. Reversé en cours de saison dans la ligue de développement à Forth Worth, il disputa la finale de la NBDL.
Débuts à l'Astroballe. Nouvelle tentative d'intégrer la NBA cet été, oùil est invité au camp de Portland. Mais une entorse de la cheville le prive de rejoindre le camp de pré-saison des Trailblazers.
Le public du Palais des sports pourra découvrir Aaron Miles demain soir, lors du match contre Reims... mais en civil, le joueur n'ayant pas terminé hier la batterie de tests médicaux nécessaires à sa qualification.
Miles fera donc ses débuts avec l'Elan à Villeurbanne, dimanche. «
Je ressens beaucoup d'excitation d'être ici et il me tarde de retrouver le terrain», a avoué le nouveau meneur palois qui ne doit pas être le seul à ressentier de l'impatience...
(Source :
http://www.sudouest.com)
" Un rookie à la baguette "
Le meneur passé par les Golden States Warriors a la réputation d'être un " leader naturel ", bon passeur et défenseur.
Comme prévu, le remplaçant de John Gilchrist, remercié dimanche après la défaite face à Bourg-en-Bresse, au poste de meneur de l'Elan est arrivé hier au Palais des Sports. Son nom ? Aaron Miles. Agé de 23 ans, ce rookie est passé par Golden State Warriors en 2005-2006, avant d'être auteur d'un parcours brillant en NBDL (Ligue de développement de la NBA) avec les Fort Worth Flyers, ou il tournait à 10,1 points par match, 6,6 passes décisives et 3 rebonds par match. Le joker originaire de Portland aura maintenant une difficile mission : animer le jeu d'un Elan auteur d'un début de saison calamiteux, avec quatre défaites pour une seule victoire.
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" C'est une pointure "[/center]
Haut de 1,85m pour 80kg, Aaron Miles est précédé d'une réputation de "
leader naturel ", selon les mots de Pierre Seillant.
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C'est une pointure, un gros passeur, qui rend les autres meilleurs, et qui défend très bien. Il est jeune, et il a mis du temps à se décider à jouer en Europe. Il a maintenant à coeur de se montrer en Eurologue ", a ajouté le directeur exécutif.
Le doute plane néanmoins quant à la forme physique d'Aaron Miles. "
Il s'est légèrement foulé la cheville il y a qinze jours ", a indiqué la direction du club, tout en assurant que le nouveau meneur devrait entre en jeu dès le choc contre Villeurbanne ce dimanche.
Reste à savoir également si ce jeune meneur aura les épaules assez larges pour assumer pleinement le rôle de chef d'orchestre. Pierre Seillant veut y croire : "
Vous savez, il y a des jeunes, comme Tony Parker, qui s'imposent dès l'âge de 19 ans, et à l'inverse, des vétérans qui n'arrivent pas à s'adapter ".
"
Je suis excité. Il me tarde de retrouver le terrain, ou je ferai tout pour gagner ", a déclaré Aaron Miles à peine descendu de l'avion.
En attendant, Fauthoux ou D'Almeida devrait tenir le poste contre Reims.
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" Suspense pour le pivot "[/center]
Autre élement clé de l'effectif : le pivot. Mahinmi, encore un peu tendre, a besoin d'être épaulé par une valeur confirmée. Et tous les regards sont désormais tournés vers Hiram Fuller, à l'essai chez les Utah Jazz, et dont l'Elan souhaite le retour en Béarn.
"
Nous en saurons plus mercredi ", a indiqué Pierre Seillant.
"
Fuller veut vivre son rêve en NBA, c'est normal. Même s'il semble diffcile pour lui de rester là-bas, car son concurrent Powell a signé un contrat garanti. Il nous faut de toute façon quelqu'un pour le match d'Euroligue contre Barcelone, car se sera une montagne à franchir. On n'a pas le droit de se tromper ".
Bref, le temps presse, les gros matches approchent, et tous les doutes ne sont pas encore dissipés.
" Le lièvre et la tortue "
Revenant sur les causes de l'entame ratée de l'Elan en Championnat, le directeur exécutif Pierre Seillant a mis en avant "
une préparation tronquée ", marquée par les absences prolongées de nombreux joueurs (Mahinmi, Harrison, Rupert) et di cpach, engagé avec la Géorgie. "
C'est un constat : de nombreux joueurs ne sont pas en forme ", a observé Pierre Seillant.
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Certains joueurs jouent trop peu, d'autres se sont mis la pression. C'est vrai que nous avons une équipe new look, mais on ne peut pas nous reprocher de faire joueur des jeunes. Pour l'instant, nous le payons au prix fort. Maintenant il faut travailler et être patient. Il y a encore 29 matches. Nous sommes mal partis, il faudra finir fort. Comme dans le lièvre et la tortue ".
(Source : La République des Pyrénées)