" « Se regarder dans la glace » "
APRÈS ÉLAN-GRAVELINES. Coupables d'avoir gâché six points d'avance dans les cent dernières secondes, les Palois se sont inclinés en prolongation. Ricardo Greer appelle le groupe à réagir.
Ricardo Greer.
Quand il se remémore les dernières minutes du match qui ont vu l'Elan sombrer devant Gravelines, samedi soir, Ricardo Greer avoue avoir du mal à y croire. «
On s'est subitement laissés gagner par la nervosité, explique l'ailier dominicain.
Les Gravelinois nous ont agressés et on n'a pas été capables de répondre. Ce n'est pas possible de gâcher neuf points d'avance comme ça, dans les quatre dernières minutes. A cet instant du match, on n'était plus une équipe de Pro A. On a joué comme des espoirs».
A 65-56 (36'), après un panier à trois points de CC Harrison, personne dans la salle ne voyait l'Elan perdre cette partie. A 69-63 et 1'38 à jouer, même si Greer offrait trois lancers-francs à Adomaitis, il aurait suffi d'une attaque bien gérée pour se mettre à l'abri.
Mais Pau-Orthez n'allait plus marquer un seul point jusqu'au buzzer: marcher de Johnsen, tir raté d'Harrison, balle perdue de Gilchrist... et Morlende sautait sur l'occasion pour envoyer les deux équipes en prolongation. Ramant à contre-courant de ses équipiers - discret au début, présent dans la prolongation -, Ricardo Greer y plaçait deux coups de poignet qui restaient sans suite.
«La faute de personne». Paulding lui répondait et, dans les dernières secondes, alors que l'Elan était mené 77-79, Gilchrist tentait un back-door avec Diene, qui ne pouvait récupérer le ballon. Adomaitis et Morlende, sur la ligne, assuraient les lancers de la victoire et renvoyaient les Palois à leurs interrogations.
Sans pivot dominant, sans rebond, sans meneur capable d'imprimer le tempo et de jouer juste dans le money-time, l'Elan a perdu pour la troisième fois en quatre matchs. Et si le staff ne se décide pas à prendre une autre direction, rien ne laisse penser que ça pourrait changer dans les semaines qui viennent.
«
C'est la faute de personne, tente pourtant de convaincre Greer.
Il ne faut montrer aucun joueur du doigt car c'est avant tout un problème d'équipe. Quand on mène de neuf points à quatre minutes de la fin, on ne doit pas perdre. Il faut, tous, se montrer plus responsables».
Passé ce meaculpa collectif, Greer avoue à demi-mots que cette équipe a un réel besoin d'être rééquilibrée:»
Je sais ce dont on a besoin, mais la décision ne m'appartient pas. Je ne suis pas le coach, ce n'est pas à moi de dire ce qui ne va pas. Mon métier, c'est de jouer comme le coach le demande».
Coincé au rez-de-chaussée. L'ex-strasbourgeois souffre donc en silence, dans ce basket qui manque de fluidité et sans point de fixation au poste bas, ce qui l'empêche de placer ses départs en dribbles au coeur de la raquette. Son mérite est de ne pas rester les bras ballants: il fut, samedi soir, le meilleur Palois au rebond et celui qui distribua le plus de passes décisives. Venu à Pau pour grimper d'un palier, Ricardo Greer se retrouve, coincé au rez-de-chaussée au sein d'un Elan classé quatorzième sur dix-huit et déjà à trois victoires des coleaders, Roanne et Villeurbanne. «
C'est un choc de débuter comme cela le championnat, reconnaît-il,
car Pau-Orthez est l'équipe, en France, qui possède une grande tradition de victoires».
Une tradition avec laquelle le Dominicain espère renouer rapidement. C'est en tous cas le message qu'il envoie quand il dit: «
Maintenant, il faut qu'on prenne nos responsabilités, qu'on se regarde tous dans la glace et qu'on dise si on va continuer comme ça ou si on veut que les choses changent pour qu'enfin cette équipe se mette à gagner».
(Source :
http://www.sudouest.com)
" Il est urgent de ne plus attendre "
Trois défaites en quatre matches : L'Elan n'est pas bien au plan comptable mais la manière se révèle plus inquiétante encore. Des changements s'imposent.
Sale semaine ! Mis cul par dessus tête, mardi dernier à Strasbourg (66-95), l'Elan n'a pas pu relever la tête devant Gravelines et s'enfonce dans ses doutes e, ce début de championnat.
A deux grosses semaines du début de l'Euroligue, il cherche, comme nous l'écrivions dans notre édition de samedi, un semblant de cohérence.
Incapables de conserver le capital de 9 points, globalement justifié, qu'ils possédaient encore à 4 minutes du buzzer, les Béarnais se sont ainsi laissés embarquer dans une prolongation que l'équipe nordiste a mieux maîtrisé.
Ce troisième revers de la saison, le premier au Palais, a remis en lumière les faiblesses déjà largement entrevues.
Mais, plus que le rebond ou l'intimidant Hiram Fuller (1) est semble-t-il attendu dans les prochains jours pour remettre la raquette paloise en ordre de marche, c'est bel et bien le poste de meneur qui impose un remaniement immédiat.
Après la rencontre, disputée une fois encore devant moins de 4000 spectateurs, Ricardo Greer avait certes l'élégance de noyer le poisson. Aux yeux de l'extérieur Dominicain, meilleur passeur du match, "
la responsabilité de la situation est collective ". Pourtant, John Gilchrist sait fort bien qu'il n'est déjà plus l'homme de la situation. Le trop jeune américain de 22 ans ne pèse en rien sur la conduite du jeu (1 passe samedi : 8 au total en quatre rencontres). De plus, une gestion abracadabrante en fin de soirée a précipité sa perte implicitement confirmée par Pierre Seillant pendant la reception des partenaires.
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" Une purge de 55 minutes "[/center]
Sur ce sujet devenu ô combien sensible, Gordon Herbert, très lapidaire, tape lui aussi en touche. "
Ce n'est pas le problème d'un joueur, l'équipe doit être mieux. Il faut encore travailler ", assure-t-il, tout en admettant dans la foulée que "
les balles perdues à la fin font très mal ". Bref, il est urgent de ne plus attendre car, "
même s'il y a du mieux, le bilan n'est quand même pas terrible ", souffle le capitaine Fauthoux, brièvement revenu aux affaires.
Au-delà des erreurs de casting bien identifiées, cet Elan , pas épargné il est vrai par les blessures en tous genres, a réellement du mal à se situer au-dessus de la mêlée malgrè la belle somme d'individualité composant l'effectif.
Le duel de samedi, qui opposait les clubs finalistes du championnat 2003-2004 mais aujourd'hui tous deux en quête de confiance, l'a démontré à plusieurs reprises.
Rarement dominateur dessous, Pau-Orthez dépend notamment beaucoup trop de son adresse extérieure (encore 21 tirs pris aux 6,25m).
La véritable purge servie pendant...55 minutes en première période(!), par la faute également d'un trio arbitral trop porté sur le sifflet, a aussi permis de revoir une attaque paloise toujours branchée sur courant alternatif (40% de réussite au final, 10 balles perdues après le repos). Même la défense, avec 80 points concédés en moyenne (dernière de Pro A), n'a rien d'une assurance tous risques.
Bien sûr, les premières feuilles de l'automne tombent à peine et les nombreux changements intervenus à l'intersaison nécessitent une longue période d'ajustement. Mais un petit supplément d'âme ne pourrait que servir les desseins du groupe encore très hétérogène confié à Gordon Herbert.
Son homologue de samedi soir Frédéric Sarre, est peut-être le mieux placé d'entre nous tous pour ne rien ignorer de tout cela.
Voilà pourquoi, après ce premier retour gagnant en Béarn obtenu qui plus est en l'absence de Rashon Turner, l'ancien coach de l'Elan ne boudait surtout pas son plaisir : "
A plus 9, l'Elan croyait peut-être nous avoir enfoncés. Or, on a mieux géré les situations chaudes. Mais il nous reste beaucoup de travail à faire ". La remarque vaut pour tout le monde.
(1).
Prochainement libéré du camp NBA des Utah Jazz, le pivot américain (2,06m, 25 ans), blessé au genou la saison dernière, devrait retrouver Pau-Orthez.
" Reconversion "
C'est une histoire pas forcément banale dans le milieu du sport professionnel.
Mais c'est aussi, tout simplement, "
un choix de vie " explique sobrement Didier Gadou en évoquant sa reconversion professionnelle.
A 41 ans, l'ancien coach, 25 ans de boutique à l'Elan, tourne complètement la page pour se lancer... dans les assurances.
"
Jean-Luc Deganis m'a tendu la main. C'est un vrai projet, pas un coup de tête", assure-t-il après une réflexion de deux mois menée dans le cocon de ses Landes natales.
AGF, dirigé par l'ancien joueur, Didier Gadou est prêt pour une nouvelle aventure.
"
Le métier d'entraîneur m'obligeait à quitter une région que j'aime ", lâche-t-il, sans regret.
Bon vent.
(Source : La République des Pyrénées)
Stats du match :
http://www.lnb.fr/?pid=6&game=1936
Classement :
http://www.lnb.fr/index.php?pid=7
(Source :
http://www.lnb.fr)