" L'Elan prend un bonus "
APRES FENERBAHCE - PAU-ORTHEZ.
Les Palois ont encore montré des progrès à Istanbul. Plutôt encourageant avant de recevoir le CSKA Moscou.
Johnsen a parfaitement contenu Turkçan en défense et au rebond.
EUROLIGUE (2e JOURNEE)
Sans défense, point de salut. La règle a toujours prévalu en Euroligue, même si les exceptions existent Kaunas en 1999, le Maccabi Tel-Aviv de ces dernières années. Mais à moins de posséder des top-scoreurs de classe, il n'est pas d'avenir dans cette compétition sans une base défensive solide. L'Elan en a encore apporté la preuve, mercredi à Istanbul, en dominant Fenerbahçe (68-66). Malgré 17 balles perdues, il a réussi à exister dans un Abdi Ipekci Stadium incandescent de la première à la dernière minute.
«
C'était un match incroyable et même si on a connu des hauts et des bas dans cette partie, nous sommes restés solidaires et avons combattu tous ensemble », se réjouissait Michael Wright, le grand homme de la soirée avec 22 points (8/11 au tir), 5 rebonds, 7 fautes provoquées et quatre actions déterminantes dans le money-time. «
Ce qui a été important, c'est notre dureté. Quand Fenerbahçe a eu ses temps forts, nous avons toujours su réagir et revenir », poursuivait le pivot qui a assurément gagné du crédit alors que sa période d'essai se termine dimanche.
Grosse défense. «
Quand on revoit le match, il y a une image qui ne trompe pas : les gars sont tous fléchis. Ils étaient prêts », relève Laurent Mopsus, l'assistant-coach palois. «
Notre premier quart-temps n'est pourtant pas bon, mais ensuite on a fourni un gros effort sur le demi-terrain, poursuivait Gordon Herbert.
Les joueurs ont lutté, ils ont été durs et en Euroligue, on sait que c'est essentiel. Les joueurs du banc ont tenu un grand rôle aussi. Ils ont changé le tempo du match en réalisant des interceptions dans le deuxième quart-temps. J'ai beaucoup aimé ce fighting spirit. »
Pour échapper à cette épreuve de force, les Stambouliotes n'ont trouvé d'autre solution que le shoot à trois points. Plus de la moitié de leurs tirs (36/66) ont été pris derrière la ligne des 6,25 m. «
On savait que c'était une de leurs forces et on ne voulait pas leur donner de shoots faciles. Mais Kutluay a quand même réussi à en mettre quelques-uns assez incroyables », souriait Gordon Herbert... une fois passé l'effroi des dernières secondes, lorsque le shooteur star ramena les siens à 66-67 à 6 secondes du buzzer. Derrière, Aaron Miles n'assurait qu'un lancer sur deux, mais CC Harrison privait le sniper Kutluay de la dernière cartouche en lui faisant sauter le ballon des mains.
Confirmer. Après sa défaite contre Barcelone, l'Elan n'est pas mécontent d'avoir ouvert son compteur, surtout lorsqu'il regarde ce qui l'attend : la réception du CSKA Moscou, mercredi à Pau, suivie de deux déplacements à l'Aris Salonique et à Naples. «
Cette victoire à Istanbul est très importante car notre calendrier lors de la phase aller est très difficile », acquiessait Gordon Herbert.
Nantis d'un vrai bonus, car tout le monde ne gagnera pas à Fenerbahçe, les Palois doivent maintenant confirmer. Le CSKA ressemble à une montagne aussi infranchissable que l'était Barcelone, et l'Aris et Naples sont deux endroits très chaud. Mais, le voyage a Istanbul l'a prouvé, se jeter dans la fosse aux lions ne fait pas plus peur que ça à cet Elan.
(Source :
http://www.sudouest.com)
" L'Elan a les reins solides "
La victoire paloise en Turquie a trouvé sa genèse en défense et dans l'apport de son nouveau pivot Michael Wright.
On ne sait si la visite matinale, le jour du match dans le centre d'Istanbul a inspiré les Palois, en revanche, ce qui est clair, c'est que quelques heures plus tard ces derniers ont semé le grand bazar dans la stratégie offensive de Fenerbahçe.
S'imposer sur le parquet turc, chauffé à blanc par 9000 fans inconditonnels, est une sacrée performance. Il semble évident que plusieurs formations de ce groupe C (Aris, Trévise, Naples ou Kaunas), rivaix directs de l'Elan dans la lutte au Top 16, viendront se casser les dents en Turquie.
Hormis la résistance mentale nécessaire à maintenir le cap dans une ambiance aussi bouillante, la clé de cette première victoire est limpide : la défense.
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" Le rebond dans la poche "[/center]
Les chiffres sont explicites : 72 points encaissés contre Barcelone, six de moins avant-hier contre l'Ulker dont 43 seulement dans les trente dernières minutes. L'Elan, longtemps parmi les cancres de Pro A dans le domaine défensif en ce début de saison, attaque l'Euroligue dans de toutes autres dispositions. "
Hormis les dix premières minutes ou on a trop laissé jouer Ulker, la défense a été décisive, confirme Gordon Herbert.
Nous avons su rester concentrés jusqu'au bout ", ajoute le coach impassible.
Les attitudes des Palois sont à des années-lumières de celles vues au Havre ou Strasbourg par exemple.
Chacun accomplit désormais son job consciencieusement, sans broncher.
La récompense est logiquement au bout de l'effort. Une défense individuelle suffisamment solide pour empocher la bataille du rebond (32 à 27) une seconde fois de suite après la venue du Barça. Plus un hasard. "
Si l'on excepte les trois points, nous avons dominé Istanbul dans tous les compartiments du jeu ", confirme Thierry Rupert.
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" Wright man at the right place "[/center]
Des tirs longues distances dans lesquels les partenaires d'Ibrahim Kutluay (5 sur 11 dans cet exercice) se sont longtemps réfugiés. Mais à " arroser " sans discernement parfois jusqu'à la boulimie (11 sur 36 au final) - mais avaient-ils vraiment d'autres solutions dans leur arsenal - les Stambouliotes ont fini par se brûler les ailes.
A l'inverse, et c'est une nouveauté, l'Elan s'est montré économe dans sa prise de risques lointains, avec deux résussites sur neuf, des mains des intérieurs Bauer et Johnsen, alors que les ailiers Harrison et Greer ont pris la majorité de leurs 18 tirs en montant à l'assaut de la raquette turque.
Si Aaron Miles (5 points, 5 passes) évolue toujours en deçà de ses qualités intrinsèques, Michael Wright s'est intégré dans le groupe avec une facilité déconcertante.
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Aaron est jeune, il découvre l'Euroligue, plaide son entraîneur.
En une semaine, il vient de se coltiner Lakovic puis Solomon, deux des meilleurs meneurs qui évoluent en Europe. Il va très vite élever le niveau de son jeu. Quant à Wright, c'st à la fois un très bon joueur et une très bonne personne ".
Depuis trois matches sous ses nouvelles couleurs, le solide Américain est devenu indispensable à la bonne marche de son équipe (16 points de moyenne). Mercredi soir, intronisé pour la première fois dans le cinq majeur à la palce d'un Ian Mahinmi peu utilisé (2 points en 5'30), le nouveau point d'ancrage a fourni 31 minutes de haute volée (22 points, 5 rebonds, 7 fautes provoquées). "
Je suis de plus en plus à l'aise dans cette équipe, confirme le pivot.
Tout le monde déploie beaucoup d'enthousiasme et ça me plaît ", poursuit celui dont on voit mal comment le club pourrait ne pas le conserver à l'issue de la période probatoire de 15 jours qui arrive à terme le 5 novembre.
Hiram Fuller peut tranquillement rester à la maison, l'Elan a trouvé son homme.
Avant de se plonger dans la venue de Moscou, champion d'Europe en titre et candidat numéro 1 à sa propre succession mercredi prochain au Palais, les Béarnais doivent valider leurs progrès dimanche en championnat à Hyères-Toulon. L'occasion pour Herbert de reposer ses cadres en offrant du temps de jeu à ceux qui ont peu dribblé mercredi soir.
(Source : La République des Pyrénées)