bodiroga a écrit :
Si la conception de la communication est basée sur un suivisme moutonnier de la part des supporters des décisions du staff de l'Elan, çà commence à devenir inquiétant.
La critique, même dure et parfois injuste, ne peut faire que grandir une équipe. Je ne comprends pas les réactions du club qui n'accepte pas les divergences et répond par des oukazes quand le contenu des propos tenus ne lui conviennent pas.
Tu parles du droit à l'image de l'Elan? A partir de l'instant ou on n'entre pas dans la vie privée des gens, ce droit n'existe pas. En revanche, il en existe un autre bien supérieur qui est protégé par la constitution et par la déclaration des droits de l'homme: il s'appelle la liberté d'expression. Et au passage il constitue le fondement de toute démocratie digne de ce nom.
je cite :
La diffamation est l'allégation ou l'imputation d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne à laquelle le fait est imputé (article 29 de la loi du 29 juillet 1881 - en France). Il n'est pas nécessaire que le propos soit calomnieux (donc faux) pour tomber sous le coup de la loi.
L'invective ou l'expression outrageante qui ne renferme l'imputation d'aucun fait est une injure.
Ainsi, les termes « traître à la patrie », « repris de justice », « imposteurs », « maffiosos » ont été jugés diffamatoires. En revanche, les termes « couard », « homme vil », « lopette », « larbin » ont été jugés comme constituant des injures en l'absence d'imputation de faits précis.
La diffamation constitue un délit ou une contravention suivant qu'elle est exprimé publiquement ou en privé. Des propos diffamatoires tenus devant un groupe de personnes partageant une même communauté d'intérêts est considéré comme privée (par exemple, un comité d'entreprise).
L'auteur de la diffamation peut s'exonérer de sa responsabilité en rapportant la preuve des imputations alléguées ou en démontrant sa bonne foi. Cependant, la preuve s'avère souvent difficile à produire, notamment si les faits concernent la vie privée ou un acte répréhensible non encore condamné au moment de l'allégation.
La reproduction ou la citation de propos diffamatoires constituent une nouvelle diffamation susceptible de poursuites.
La procédure de diffamation connait des règles de procédure très particulières garantissant le respect de la liberté de la presse (prescription de trois mois,...)
Donc, les posts de début de saison, accusant Gordy et les joueurs de se la couler douce en championnat, ou accusant tel ou tel membre du staff de ne pas connaître son travail, etc..sont assimilables à de la diffamation. A ce titre, le club, ou les individus cités, seraient en droit d'attaquer les auteurs des posts, ainsi que les auteurs du site, à chaque fois qu'ils estiment qu'un message porte atteinte à leur honneur ou à leur considération.
La démocratie, et la liberté d'expression, supposent aussi qu'une personne citée par une autre puisse se défendre si elle s'estime diffamée, justement.
Ici, on est dans un espace où l'élan, les joueurs et le staff acceptent de ne pas exercer ce droit. S'ils étaient vraiment tâtillons, ils aurairent les moyens de faire fermer le site en multipliant les attaques en justice. Ils ne le font pas, parce qu'il y a un accord tacite, j'imagine : "On vous laisse forumer tranquilles, mais ne nous titillez pas trop non plus"...Tout ça est une question d'équilibre.
Et quand tu dis que le droit à l'image n'existe que dans le cadre de la vie privée, c'est faux.
Imagine que je sache qui tu es, et que je m'amuse à diffuser sur un canal de communication à l'accès facile et largement répandu, que tu es un incapable dans ton travail, que t'es une buse, et que tu commet des fautes professionnelles toutes les 3 minutes.....Tu crois vraiment que la loi, sous prétexte que ça ne concerne pas ta vie privée, n'aurait rien à y redire? Non. Tu aurais le droit, (et encore heureux, sinon, hein, où serait la démocratie digne de ce non, sacrebleu!) de m'attaquer en justice, pour diffamation.
Donc, voilà, les grandes considérations pinochesques (sur ce coup là, l'actualité nous a certainement épargné un beau point Goodwin), ou les indignations sur l'aspect démocratique des choses, ça va un moment, mais des fois, il vaut mieux se renseigner un peu sur la loi (et les principes démocratiques, tiens) avant de monter sur ses grands chevaux.
De plus, la diffamation s'applique aussi aux personnes morales, donc, en fonction du statut de l'élan, je pense qu'il est très probable que l'élan en tant qu'entité, puisse aussi porter plainte pour diffamation.
Soyons sérieux, quand même.
L'ennemi est bête : il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui - P. Desproges