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FLORENT PIÉTRUS. --
Déçu par son utilisation à Malaga où il n'a jamais réussi à s'imposer comme titulaire, le vice-capitaine des Bleus veut briller à l'Euro en Espagne et confirmer son excellent Mondial au Japon
« J'ai envie de prouver »:Propos recueillis par Marc Duthu
Il fut sans conteste le meilleur des Bleus au Japon, l'été dernier. Un Mondial très réussi qui n'a pourtant pas permis à Florent Piétrus de s'imposer comme titulaire à Malaga. Un statut que personne ne discute à l'ex-Palois en équipe de France. Sur la carte du basket mondial, « le cyclone des Abymes » souffle toujours très fort. Et il promet un nouvel avis de tempête dès lundi à Alicante.
« Sud Ouest ».Un premier tour dans le sud de l'Espagne, où vous étiez installé depuis 2004, la phase finale à Madrid, où vous jouerez la saison prochaine. Vous serez comme chez vous ?
Florent Piétrus. L'Espagne est devenue ma deuxième maison et j'ai envie de prouver beaucoup de choses dans cet Euro. Après le départ de Garbajosa à Toronto, je pensais que Malaga me donnerait ma chance, mais ça ne s'est pas passé comme ça. J'ai un petit sentiment de revanche personnelle. J'ai envie de montrer aux Espagnols ce que je sais faire parce qu'après trois saisons à Malaga je n'ai pas l'impression qu'ils le sachent vraiment.
Les Bleus, c'est toujours votre ballon d'oxygène ?
Cette année plus que les autres car je ne me suis vraiment pas amusé à Malaga. J'aime ce maillot bleu. Quand arrive l'été, j'ai soif de basket. L'équipe de France, c'est l'endroit où je me sens libéré, où je joue sans la pression de sortir à cause d'un mauvais shoot. Je me sens tellement bien que je tente et que ça marche. Je ne doute pas.
On s'était habitué à voir deux Piétrus sous le maillot bleu. Comment vivez-vous l'absence de Mickaël, votre frère ?
Mike, il me manque. L'avoir à mes côtés, c'était un plus car on se connaît sur le bout des ongles. Quand je n'ai pas vu son nom sur la liste des présélectionnés, je n'ai pas compris. C'est la décision du coach. Maintenant, quand on voit la sélection, il n'y a pas de honte à ne pas en être. Depuis 2004, nos carrières se sont séparées, donc on a appris à vivre l'un sans l'autre. Son absence m'a troublé au début mais aujourd'hui, je n'y pense plus
Vous êtes le vice-capitaine des Bleus. Quel est votre mode de fonctionnement avec Boris Diaw, le capitaine ?
On a deux caractères opposés. Quand il faut secouer les gars, bouger les choses, c'est moi. Quand il faut calmer, tempérer, c'est plutôt Boris.
Avec 80 sélections au compteur, vous êtes le deuxième plus capé derrière Fred Weis. Vous jouez les papas ?
Je conseille les nouveaux oui, et il y en a beaucoup cette année. Je leur explique les règles de vie. être en équipe de France impose des devoirs, une forme de respect. Tu ne peux pas te permettre de faire n'importe quoi. Tout le sport français nous regarde.
Au Japon, le bon bilan de l'équipe de France avait été atténué par un jeu trop restrictif, trop défensif. Cela va-t-il changer ?
La défense, on a mis l'accent dessus dès le premier jour du stage de préparation, à Divonne. On sait qu'on peut être très forts quand on défend dur. Pour pouvoir courir, et c'est gâché si on ne le fait pas avec l'équipe qu'on a, il faut s'imposer en défense et au rebond pour avoir des ballons propres. L'attaque c'est le spectacle, mais c'est la défense qui fait gagner. Je n'invente rien puisque c'est Michael Jordan qui l'a dit.
Qu'attendez-vous de cet Euro ?
Beaucoup de choses. On est jeunes mais ça fait quelque temps qu'on est là. On a décroché le bronze à l'Euro 2005, fini cinquièmes au Japon. On a encore l'équipe pour faire un podium. On a progressé, on est plus matures. Un jour, ça va finir par payer.