Elan Béarnais - Limoges se jouera à guichets fermés samedi, l'interview du coach !
Le clasico va remplir le Palais des sports demain soir (Photo PP)
A quels signaux reconnaît-on qu'un Elan - Limoges approche ?
L'état de la billetterie du Palais en est un bon. Hier, il restait moins de 400 places disponibles.
L'humeur de l'entraîneur est aussi un excellent indice de proximité du Clasico du basket français. C'est donc un Didier Dobbels à la mine durcie, toujours contrarié par les perpétuels pépins qui touchent son effectif, qui s'est présenté, hier, à l'issue de l'entraînement matinal.
Vous ne semblez pas aborder la venue de Limoges avec un optimisme béat ?
Je ne suis pas fataliste, je suis exigeant. Alors j'essaie de prendre du recul par rapport à tout ça. Aujourd'hui, j'ai neuf joueurs blessés ou presque blessés !
On vient encore de vivre une semaine très perturbée. On ne peut pas parler d'une bonne préparation pour ce match important comptablement.
Laurent Sciarra n'était pas là plusieurs jours, il n'a repris qu'aujourd'hui (hier). Pareil pour Demetric Bennett. Slaven, lui, je l'ai récupéré hier matin. On était parti pour ne plus l'avoir au moins six semaines et puis il revient au bout de trois jours ! Ce doit être un miracle du corps humain... Il shoote désormais avec la main gauche (ironique). Il va quand même avoir une réticence au niveau des éventuels chocs qu'il pourrait subir.
De quoi souffrent Sciarra et Bennett ?
Ils n'étaient pas là ce début de semaine. Je n'en dirai pas plus. Il y a des gens plus habilités que moi pour expliquer leur absence. (lire encadré)
Limoges, un contexte forcément particulier...
(Il coupe) Particulier surtout pour vous les journalistes. Pour moi, ça reste un match normal, un match de championnat.
Les deux histoires du club font qu'on en a fait un Clasico. Mais aujourd'hui, c'est aussi un match entre deux clubs de la seconde moitié du classement.
Vous ne ressentez donc pas cette excitation qui monte avant un Elan - CSP ?
L'excitation, je la sens plus sur le début de semaine compliqué que j'ai vécu, que sur le match.
Comptez-vous appuyer sur le levier d'une revanche du match aller pour motiver votre équipe?
Je ne suis pas un entraîneur de revanche. Les revanches se font en fin de saison quand on regarde le classement.
Le Palais sera plein pour la première fois depuis trois saisons...
Au moins, on peut utiliser le mot « complet » : pour le Palais, pas pour l'équipe.
L'année dernière, avant la réception de Limoges, j'avais lancé un appel au peuple qui n'avait pas été entendu. Là, je ne dis rien et la salle sera pleine ! Je pense que les gens ont envie de soutenir cette équipe qui doit leur plaire. Nos derniers matches à domicile ont certainement donné envie de revenir. Si le Palais est archi-plein, c'est bien pour le trésorier du club mais aussi pour les joueurs, évidemment, qui vont sentir leur motivation décuplée.
Des joueurs qui restent sur une prestation décevante au Mans...
On n'a même pas revu le match. Il aurait seulement fallu revisionner trois minutes, quand on passe de +2 à -9 en perdant trois ballons de suite. Je préfère que les joueurs gardent en tête leurs propres images, leurs impressions plutôt que ressasser une chose dont on a déjà parlé dans le vestiaire après le match.
Que vous inspire le pivot de Limoges Chris Massie ?
C'est un joueur intéressant, avec des qualités. S'il est en France, dans un championnat déclinant, et pas en Euroligue, c'est qu'on doit avoir les moyens de l'affronter. Avec un nouvel entraîneur, je pense qu'il va essentiellement jouer pour lui. Beaucoup de ballons vont lui arriver et je ne pense pas qu'il va vouloir faire briller ses partenaires.
Le duel Elonu - Massie, peut-il être la clé du match ?
Pour l'instant, Elonu n'est toujours pas en bonne condition physique. Et s'il n'est pas en condition, il n'est pas d'une grande utilité dans une équipe, outre le fait qu'il apporte de l'enthousiasme.
J'attends quand même de voir si Elonu est capable de défendre sur Masie. S'il le fait sur deux séquences mais qu'il prend deux fautes, ça n'a aucun intérêt. Il va falloir qu'il joue avec la tête pour rester sur le terrain.
Quel impact peut avoir le récent changement d'entraîneur à Limoges ?
Je ne sais pas, je ne maîtrise pas le mental des joueurs de Limoges.
Je note que c'est toujours la même rengaine : c'est dommage que ce soit toujours le coach qui trinque. Je ne plains pas Eric Girard non plus, il sait ce qu'il a fait, notamment de belles choses pour faire remonter le club.
>> Rimac est de retour, pas Gipson
C'est un Elan au complet qui se présentera sur le parquet demain soir. Si Demetric Bennett, victime d'un coup de froid, et Laurent Sciarra, aux soins 48 heures par rapport à sa hanche, ont manqué trois jours d'entraînements, ils étaient bien présents hier. Avec le retour, la veille, de Slaven Rimac, en parti remis de son entorse du pouce droit, Didier Dobbels disposait de son équipe au complet. Si Teddy Gipson, temporairement remplacé par Ronnie Taylor, est toujours sur le flanc, le club ne désespère pas le voir de retour jeudi prochain pour l'ouverture de la Semaine des As face à Cholet.
>> REPERES
Espoirs à 16h15
Le traditionnel match des espoirs en lever de rideau est avancé d'une heure. Il aura lieu demain au Palais à 16h15. Ainsi, plusieurs Palois pourront doubler et se rendre dans la foulée au Centre de formation, le temps de changer de maillot pour affronter Mont-de-Marsan à 20h avec l'équipe de Nationale 2.
La bodega dès 18h
La grande bodega qui jouxte le Palais sera ouverte dès 18h et jusque tard après le match. Une bonne occasion d'arriver tôt afin d'anticiper les inévitables perturbations du trafic liées à l'affluence record de la saison et aux imposants travaux qui obstruent une partie du parking. (lire notre édition d'hier)
Réduction pour les As
Les possesseurs d'un billet pour Elan-Limoges ont droit à une réduction de 5 euros sur un des packs 4 jours de la Semaine des As qui se déroule au Palais la semaine prochaine.
Avec 150 Limougeauds
Les joueurs du CSP ne seront pas seuls au Palais puisque 150 supporters limougeauds sont annoncés.
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« Pas pour faire un coup »
Le CSP a remplacé Eric Girard par Zare Markovski, juste avant le clasico (demain, 20 h au palais des sports). Mais son président, Frédéric Forte, assure que c'est un pur hasard.
Frédéric Forte a confié à Zare Markovski la mission de relancer le CSP. photo AFP
« Sud Ouest ». Avec le changement de coach opéré en début de semaine, Limoges va aborder le clasico dans des conditions particulières…
Frédéric Forte. C'est le moins que l'on puisse dire. Il ne faut pas se leurrer, nous sommes en difficulté au classement. Nous avons laissé passer beaucoup de matches à notre portée. On gagne une fois en janvier, devant l'Asvel, une fois en décembre, devant Paris, et deux fois en novembre, après deux prolongations. La situation était pesante. La défaite contre Vichy a ajouté à la morosité. On ne voyait pas le bout du tunnel…
En changeant d'entraîneur, vous espérez le fameux choc psychologique ?
Il n'y a pas de règle. On espère surtout sauver ce qui peut l'être. Ca tombe juste avant le match à Pau, c'est le hasard. On a pris cette décision à ce moment-là parce qu'il y a une trêve de quinze jours du fait de la Semaine des As, pas pour tenter un coup à Pau. L'idée, c'est de préparer la fin de la saison. On a besoin de temps pour ça. Il faut se remettre au travail.
Vous avez joué sous les ordres de Markovic en Italie. Quel genre de coach est-il ?
C'est un entraîneur issu de l'ex-Yougoslavie, avec les qualités techniques qui vont avec. Mais c'est un Macédonien, donc il a une approche différente de la vie que peut l'avoir un Serbe. Il vit depuis dix ans en Italie et il a adopté ce côté latin. Il est extrêmement rigoureux mais pas fermé.
Et côté terrain, quelles différences avec Eric Girard ?
Ce sont deux modes de fonctionnement différents. L'un s'appuyait sur les valeurs individuelles des joueurs, l'autre veut travailler sur le groupe.
Les Palois ont conservé un souvenir cuisant du match aller. Pensez-vous qu'ils voudront vous rendre la monnaie de la pièce ?
(Amusé) Nous aussi on se souvient bien du match aller, très facilement même puisque c'est un des rares que nous avons gagné cette saison… Sincèrement, je veux bien perdre samedi de 30 points et gagner les dix matchs qui suivent. Ca ne me poserait aucun problème.
Ca reste un Pau-Limoges quand même…
Oui, la rivalité médiatique est toujours très présente, cela déplace toujours autant de monde et c'est l'occasion de raconter plein d'histoires par rapport au passé, mais Limoges ne va pas jouer sa saison sur ce match.
Après les As, nous allons recevoir Poitiers et nous déplacer au Havre. Ces matchs-là vont compter double. Ce seront des matchs à quatre points. Nous avons un parcours très difficile devant nous. C'est pourquoi il était important de casser sans plus attendre la dynamique négative dans laquelle nous étions.
Vous allez remettre à la mi-temps le label FFBB à l'école de basket de Pau Nord-Est. C'est une vengeance de Didier Gadou, qui s'était fait huer à l'aller, à Beaublanc, en venant sur le parquet effectuer le tirage au sort de la Coupe de France ?
(Il rit) Oui, je crois que c'est ça. Didier avait envie que je me fasse siffler à mon tour, au milieu du terrain, par tous les supporters palois. Mais je tiens à préciser que je représenterai Jean-Pierre Siutat, le président de la FFBB, et pas le CSP. Je crois que je vais venir avec un manteau et un chapeau siglés FFBB pour que ce soit bien clair. Et avec le maillot de l'équipe de France de Boris Diaw juste en dessous, j'ai peut-être une chance d'y échapper…
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