" Pau sans Elan "
Après deux saisons sans titre, Pau doit lever quelques interrogations majeures et en premier lieu celle du coach.
L'Elan Béarnais a été éliminé par Le Mans en demi-finale et ne jouera donc pas pour la deuxième année de suite la finale de la Pro A organisée à Bercy.
Cet échec va entraîner une réflexion, concernant la situation du coach Didier Gadou.
Question effectif, l'arrière CC Harrison sera la clé de voûte d'une équipe que rejoint l'ex-Roannais Mike Bauer.
MARDI SOIR, alors que Pau tentait de survivre, le Palais des Sports n'était pas plein. Et quand, au bout de sa dernière bataille, l'Elan Béarnais s'est éteint, son peuple, sage et compatissant, est parti presque sans un bruit. "
Il faut retrouver une dynamique pour le club ", admettait déçu et un peu las, Didier gadou, le coach palois, à la sortie.
Pour la deuxième saison consécutive, l'Elan Béarnais est dénudé. Sans titre, sans laurier ni breloque. Une originalité, presque une incongruité pour une équipe qui a écrasé de tout son flanc le basket français ces dix dernières années. "
Il y a deux ans, les gens ici ont failli mourir d'indigestion de victoires. A nous de mordre un peu la poussière ", résumait Pierre Seillant, le directuer exécutif palois d'une voix morne et fatiguée.
Certes, le tableau n'est pas aussi sombre que le piteux exercice 2004-2005. pau a glissé sur le tard, après avoir terminé premier de la saison régulière et sans doute payé un fort tribu aux blessures (Foirest, Harrison, Fuller, Sales notamment...).
Mais il a conservé sa carte d'abonné à l'Europe: l'Euroligue, pour un an minimum, pour trois si Nancy est champion, est une patte de lapin enfouie au fond de la poche, un gage d'existence ou de nouvelle naissance. "
En termes de trophée, cette saison est vierge, mais pas en termes de contenu. Il y a eu de belles choses ", signifiait d'ailleurs Gadou relayé par un " direx " plus direct encore : "
Premier de la saison régulière, on ne peut quand même pas considérer que ce fut nul, loin de là ! ".
Tout cela est parfaitement recevable, mais la fin de parcours laisse une berline cabossée et de vilaines traces sur le mur. L'avant-dernière nuit, Pau a eu du mal à fermer les yeux, tourmentanté par un océan incertain. "
J'ai passé une nuit blanche , je ne suis pas le seul je crois. Ce matin (hier),
j'ai un peu la vague à l'âme et pas mal d'interrogations ", avouait le " padre " Seillant.
Pau est dans l'ornière. "
L'ours est comme tout le monde, on peut le blesser ", dit Seillant.
Forcément, les doutes s'amoncellent, les problèmes surgissent, grossis à la loupe de la déception.
Pau sait qu'il va devoir se redéployer, envisager l'avenir autrement. Car des poutres tremblent. A trente-sept ans, Thierry Gadou tire sa révérence et l'avenir de Freddy Fauthoux ( même s'il pourrait jouer encore une saison) s'inscrit plus vraisemblablement dans la structure du club que sur le parquet désormais. L'Elan , amputé de deux " gueules " légendaires, c'est un pan d'histoire qui se fissure. L'ailier ukrainien, Artour Drozdov, en pleine croissance, s'en va sous des cieux plus lucratifs (CSK, Dynamo oscou ou l'Espagne) après six années d'éveil, en fin de contrat, n'a pas encore dessiné son futur. "
Mais la discussion est bien avancée, une proposition lui a été faite et on attend sa réponse rapidement ", indique Pierre Seillant.
Bref, Pau est décharné et un peu déraciné. Son socle aujourd'hui à l'accent US. CC Harrison, reconduit pour un an, est le nouveau maître d'oeuvre, et l'Elan aimerait conserver Hiram Fuller, voire Lonnie Cooper, même si les playoffs manqués ont ôté pas mal de crédit au meneur.
L'ex-Roannais, Mike Bauer, est la première recrue étrangère à ce jour.
Xane d'Ameida est sous contrat, Souarata Cissé également mais il devrait être prêté. Thierry Rupert a encore un an de contrat, mais Pau lorgne aussi sur Victor Samnick. Bref, l'Elan est en friche, la désillusion est encore trop fraîche. Le nom de Mamoutou Diarra, le Chalonnais, entendu ici et là, n'est qu'un écho déformé. "
Il n'y a aucun contact ", confirme Seillant.
Et puis, avant de penser à l'équipe, Pau doit envisager la question du coach. Contractuellement, elle ne semble pas se poser puisqu'il reste encore un an de contrat à Didier Gadou. Pourtant, elle fait jaser tout le Béarn et Pierre Seillant, longtemps habile sur le sujet, n'a plus les moyens de contourner le problème. Si le retour de Claude Bergeaud sur le banc palois est exclu pour la rentrée prochaine ( "
S'il ne reste pas à l'ASVEL, il ne sera pas coach de l'Elan Béarnais ", dit Seillant), le nom de Gordon Herbert, le stratège canadien du PBR, sonne assez bien.L'ASVEL s'est aussi positionnée ( les dirigeants villeurbannais lui auraient déjà fait une proposition), mais Gordon Herbert pourrait être séduit par le Béarn et l'Euroligue...
Pierre Seillant doit en tout cas rencontrer Didier Gadou ce matin et son embarras est épais. "
C'est encore trop chaud. Je ne me prononce pas, mais vous devinez l'embarras dans lequel je me trouve ", lâche seulement Seillant au sujet de son plus fidèle et prestigieux " élève ". "
Ne pas être en finale fait poser beaucoup de questions. Je vais prendre l'avis de ma garde rapprochée ( le conseil d'administration).
On s'interroge. la question se pose de savoir si on tourne vraiment une page complète ou si on fait dans la demi-mesure. Je suis très ennuyé, très gêné ". Mais l'heure des choix est arrivée.
(Source : le Journal L'Equipe)
" Seillant : « Plutôt décevant » "
PAU-ORTHEZ.
Les Palois, éliminés par Le Mans mardi soir en demi-finale du play-off, terminent la saison sans trophée ni finale. Le bilan avec Pierre Seillant, le directeur exécutif de l'Elan béarnais.
Pierre Seillant. «
On n'est pas programmés pour être champions tous les ans ».
PRO A
SudOuest : "Ni trophée ni finale pour l'Elan pour la deuxième saison consécutive. Comment vivez-vous cet échec ?
Pierre Seillant :
Il faut relativiser. C'est plutôt décevant, mais il ne faut pas verser dans le catastrophisme. On n'est pas programmé pour être champions tous les ans, même si on l'a été 9 fois ces 19 dernières saisons. On peut s'en vouloir d'avoir raté le coche en Coupe de France où on a sorti tous les gros Villeurbanne, Strasbourg et Le Mans pour être éliminés en demi devant Dijon.
Pour le reste, on n'a rien à se reprocher car on a tout perdu le jour où Fuller s'est blessé, juste après Sales. On n'a pas pu prendre les joueurs qu'on voulait et on s'est rabattus en désespoir de cause sur Alexander et Asselin. Et puis la saison n'est pas vierge : avec la qualification pour l'Euroligue, l'objectif est atteint.
SudOuest : Avec le plus gros budget du championnat, on pouvait s'attendre à mieux...
Pierre Seillant :
Je ne suis pas d'accord. Si on rentre dans ce débat, je vais faire de la peine à beaucoup de monde. Notre masse salariale est la même que celle de Gravelines, de Villeurbanne ou du Mans. Ce qui gonfle notre budget, ce sont les taxes, la location de la salle et le coût des voyages plus important chez nous que chez les autres.
SudOuest : Un autre coach que Didier Gadou n'aurait pas survécu à ce manque de résultats. Que dites-vous à ceux qui s'étonnent de cette immunité ?
Pierre Seillant :
On a posé la même question à Max Guazzini, le président du Stade Français, qui a répondu que ce n'était pas la faute à Galthié quand un joueur commettait un en-avant. Pareil pour Gadou : il n'y est pour rien si nos pivots ne prennent pas de rebonds. Sur Didier, on peut dire tout et son contraire. Comme sur Galthié. Certains n'aiment pas Didier, mais c'est le lot du métier de coach. Il lui reste un an de contrat. Effectivement, on peut se poser la question. Peut-être se la pose-t-il lui-même. Les gens honnêtes, lucides, vont j'espère lui trouver des circonstances atténuantes.
SudOuest : Il affirmait, mardi soir, qu'il est temps pour le club de prendre un virage. Quel sera le visage de l'Elan en 2006-2007 ?
Pierre Seillant :
Quand une équipe a échoué, il faut la changer. Il y aura 50 % voire 60 % de départs. Cette saison, tout le monde n'a pas tiré dans le même sens et certains ont même, à un moment, sabordé le travail du staff. Il y avait des rancoeurs. On a eu des problèmes d'ego latents et même parfois sournois. Pas de noms, ils se reconnaîtront.
SudOuest : Où en êtes-vous au niveau du recrutement ?
Pierre Seillant :
Mike Bauer arrive de Roanne. C'est un Paul Henderson des temps modernes avec un coeur énorme et pur. Un battant de chez battant, comme je les aime. La décision de Laurent Foirest va ensuite dicter pas mal de choses. Aujourd'hui, j'ai du vague à l'âme. J'ai besoin de faire un long debriefing avec les coaches afin d'y voir plus clair. On aura une belle équipe l'an prochain. On va rebondir.
SudOuest :Frédéric Fauthoux, qui affiche dix-huit ans de fidélité à l'Elan, arrive en fin de contrat. Qu'allez-vous lui proposer ?
Pierre Seillant :
Je ne peux pas en parler aujourd'hui... Avec trois meneurs, on a eu une situation délicate à gérer. Le basket est aujourd'hui un sport de plus en plus athlétique et, pour Freddy, le temps passe comme pour les autres. Il a certainement un avenir au sein du club mais peut-être sous une forme différente que celle de joueur. Il faut qu'on discute.
SudOuest : Le public n'a pas répondu présent ni contre Cholet ni pour la demie face au Mans. N'attend-il pas une équipe dans laquelle il se reconnaîtrait davantage, avec plus de joueurs français ?
Pierre Seillant :
C'est des con... ça ! Quand le CSKA Moscou gagne l'Euroligue avec un Russe sur le terrain face au Maccabi où ne joue qu'un Israélien, qui ça gêne ? Personne. Ce sont des combats d'arrière-garde. Ou alors on fait un championnat entre gaulois. De toute façon, les meilleurs français sont à l'étranger et les meilleurs jeunes n'aspirent qu'à une chose : aller en NBA ou rejoindre leurs aînés en Espagne ou en Italie. La saison prochaine, on aura dix pros : quatre Américains, deux Européens et quatre Français.
SudOuest : Vous avez eu, souvent, un coup d'avance sur vos rivaux français. Avez-vous le sentiment, aujourd'hui, d'être rattrapés ?
Pierre Seillant :
Oui. Les grandes villes comme Strasbourg, Le Mans, Villeurbanne ont bâti de belles salles, les clubs se sont structurés et ont affiché des ambitions nouvelles. Cinq ou six équipes jouent le titre. On ne va pas s'en plaindre. Au rugby, les demi-finalistes sont toujours les mêmes et au foot, depuis cinq ans, la question c'est de savoir qui va faire second derrière Lyon.
SudOuest : Strasbourg accueillera l'équipe de France en juillet pour un tournoi préparatoire au mondial, l'ASVEL jouera contre les Spurs à la rentrée. Et Pau ?
Pierre Seillant :
Ici, on a tout eu : deux All Star Game, la première édition de la Semaine des As. Les Spurs, c'est juste un coup de pub. Ca amènera quoi à Villeurbanne ? Un match, et après ? J'ai un grand projet pour 2008 qui marquera le centenaire de l'Elan. Une rencontre superbe, que j'aimerais mettre sur pied. J'espère que je serai suivi ".
(Source :
http://www.sudouest.com)
" Une grande page se tourne "
Artur Drozdov s'en va et le Roannais Mike Bauer arrive. Il pourrait être épaulé par Jiram Fuller. laurent Foirest discute.
C'est fini ! Devant une salle encore trop dégarnie, l'Elan a, mardi soir, terminé sa saison en demi-finale, signant ainsi son second exercice consécutif vierge de tout trophée. Avec une équipe bancale depuis la blessure de ses intérieurs titulaires, privée de plusieurs leaders fiables à l'exception d'Harrison, pau-Orthez n'a pas su - c'est un fait rarissime - exploiter l'avantage du terrain. Vainqueurs du Championnat régulier, les Béarnais avaient fort heureusement eu la bonne idée de mettre au frais leur qualification pour une année supplémentaire en Euroligue.
Cet abonnement à la plus prestigieuse compétition européenne pourrait même se transformer en un bail de 3 saisons pour peu que Nancy, qui disputera samedi à domicile la rencontre d'appui de sa demi-finale, soulève le trophée de bronze dans 10 jours à Bercy sous le nez des valeureux manceaux.
Grâce au fameux ranking, l'Elan râflerait alors le gros lot, soulevant immanquablement de nouvelles questions sur le mode de qualification des clubs français. Mais il s'agit là d'une autre histoire. Reste à savoir qui écrira celle de Pau-Orthez à l'automne prochain.
Pâles doublures du tandem Sales-Fuller, Josh Asselin et Demetrius Alexander ne seront pas de la partie, c'est une certitude, même si le dernier nommé a décroché la meilleure évaluation paloise avant-hier soir. Idem pour Souarata Cissé, rarement sorti du banc et vraisemblablement prêté la saison prochaine afin de gagner de précieuses minutes en Pro A.
Foirest - Fauthoux : dossiers en suspens
Du côté de Thierry Gadou, l'heure de la retraite a sonné. Mais, après 13 années de loyaux services, le Landais rêvait sûrement d'une autre sortie. Arrivé à pau en 2000, Artur Drozdov a choisi, lui, de donner une nouvelle impulsion à sa carrière. Sur ses qualités largement appréciées ici, l'affable Ukrainien, trop longtemps sous-côté, décrochera un joli contrat en Russie ou chez un club espagnol et pourrait être amené à croiser la route de l'Elan en Euroligue.
Drozdov retrouverait alors Thierry Rupert ( dernière année de contrat), Xande d'Almeida, toujours lié au club palois, et l'irréprochable C.C Harrison, premier joueur officiellement prolongé. L'arrière américain cohabitera-t-l toujours avec Freddy Fauthoux clairement relégué dans un rôle quasi-anecdotique de troisième meneur ?
C'est l'une des grandes questions en suspens. A 34 ans, le capitaine aux 7 titres, à la foix lucide et frustré, pourrait se voir proposer une année supplémentaire. Avec un statut lui permettant déjà d'ébaucher sa reconversion. Avoir, car le dialogue, récemment renoué, s'est longtemps résumé à une totale incompréhension depuis le retour de Fauthoux du Championnat d'Europe.
L'autre dossier d'importance posé sur le tableau du directeur exécutif porte le nom de Laurent Foirest. pierre Seillant veut bien envisager une nouvelle collaboration d'autant que le shooteur marseillais, débarrassé de ses ennuis aux genoux, retrouve peu à peu un niveau digne de son statut d'international rappelé chez les Bleus pour le Mondial au Japon. Mais les conditions posées par le joueur, en terme de durée et de rémunération, ne collent pas pour l'instant avec les souhaits du " direx ". Un retour de Foirest dans le Championnat espagnol n'est pas exclu.
Des contacts avec Diarra et Greer ?
Si son départ venait s'ajouter à celui, acquis d'Artur Drozdov, l'Elan devrait tourner une grande page en reconstruisant son jeu extérieur. Tout en songeant vraisemblablement à trouver aussi un meneur étranger dont l'impact sur le jeu serait supérieur à celui de Lonnie Cooper trop discret en fin de saison. Pour les ailiers, Pierre Seillant n'est pas resté les deux pieds dans le même sabot. Des contacts ont été noués avec l'alier international Mamoutou Diarra qui, désireux de découvrir l'Euroligue, peut faire jouer une clause libératoire à Chalon-surSaône. Il en irait de même pour le Dominicain Ricardo Greer si Strasbourg ne parvenait pas à conserver son titre de Champion de France, devant se contenter de la Coupe d'Europe ULEB à la rentrée.
Le staff palois , déjàa assuré de voir débarquer le très complet intérieur Mike Bauer (Roanne), a par ailleurs bon espoir de retenir l'infortuné Hiram Fuller qui a choisit de se soigner en France. Jusqu'à sa blessure au genou, l'imposant pivot US avait fait valoir de belles qualités d'intimidateur.
Enfin, le futur joueur de San Antonio Ian Mahinmi ( Le Havre), promis semble-t-il à l'ASVEL, ne viendra pas découvrir le beth ceu.
Même choix pour l'intérieur de Paris Victor Samnick. Jeff Varem désireux, lui, de se jauger dans les ligues d'été NBA honorera une invitation de Phoenix avant, peut-être , d'aller disputer les championnats du monde sous le maillot du Nigéria qui est versé dans la même poule que l'équipe de France. L'homme au dreadlocks, vaillant joueur de complément, ne reviendra pas à Pau.
(Source : le Journal La République des Pyrénées).