PAU-ORTHEZ-ROANNE. Trois jours après leur exploit contre Moscou, les Palois ont chuté face à une étonnante Chorale de Roanne, désormais seul leader de Pro A (81-94).

Britton Johnsen. Bien que le Mormon d'Utah a fait exploser la défense roannaise, L'Elan a cédé.
PRO A (10e JOURNEE)
Les lendemains d'Euroligue sont durs pour les Palois. Trois jours après leur exploit contre Moscou, ils ont concédé hier soir leur deuxième défaite au Palais des sports qui complique leurs affaires en championnat. Avec déjà six défaites en dix matchs, ils vont devoir devoir cravacher dur pour rattrapper les points perdus et peut-être réfléchir à rééquilibrer leur effectif _le choix entre Johnsen et Bauer est au coeur du débat.
Pau-Orthez peut se consoler en se disant qu'il a chuté face au leader, désormais seul en tête, que la Pro A va devoir prendre très au sérieux. Hier soir, les Roannais ont encore été portés par leur attaque, la meilleure du championnat, et même mieux (94 points contre 90 de moyenne).
Stopper le trio US de Roanne Spencer-Harper, Salyers, près de deux tiers des points de leur équipe, c'était la mission que l'Elan Béarnais devait remplir hier soir. Leur entame de match, agressive à souhait, laissait penser qu'ils étaient capables de la mener. En moins de quatre minutes, ils avaient déjà trouvé leur pivot Michaël Wright à quatre reprises sous le cercle et provoquaient le temps-mort de Jean-Denys Choulet (13-5).
Cette minute suffisait au coach roannais pour recaler sa défense. Et jusqu'à la fin du quart-temps, le Palais des sports, encore tout étourdi de la soirée de mercredi, constatait les dégâts: 23-3 pour Roanne dont les "gunners" avaient dégaîné toute l'artillerie. Le fusil à lunette pour Marc Salyers, le silencieux pour Spencer avec trajectoire guidée au laser dans la raquette paloise et le bazooka pour Badiane qui écrasait un dunk.
L'Elan fait l'effort. Mené et malmené (16-28, 10e), l'Elan Béarnais s'énervait après les arbitres (technique au coach Gordon Herbert, 15e) et continuait d'être criblé de balles par Spencer et Salyers qui, cette fois, usaient de la kalachnikov. Comme Pau-Orthez avançait à coup de lancers-francs et Roanne de trois points, le leader accentuait encore son avance avant la mi-temps. Il montait jusqu'à 18 unités (21-39, 25e) avant que Johnsen et Greer ne limitent un peu les dégâts (36-51).
Seulement voilà, cette mi-temps tout feu tout flamme était consommatrice d'énergie pour les hommes de Jean-Denys Choulet. Le passage au vestiaire ne leur suffit pas à récupérer complètement et ils subirent de plein fouet le retour d'adresse des extérieurs béarnais. C'est Greer qui ouvrait le feu, suivi par Cédric Ferchaud, deux fois. En trois minutes, Pau-Orthez avait déjà comblé les deux tiers de son retard (47-53, 23e). C'est à ce moment-là que Britton Johnsen, qui n'avait pas eu le temps de refroidir depuis mercredi (18 points contre Moscou) fit monter la température. Un dunk ligne de fond, deux "gros" tirs à trois points pour suivre et une nouvelle pénétration : le Mormon d'Utah faisait exploser la défense roannaise.
Roanne s'envole. En cinq minutes, l'Elan avait repris la main (59-57) en infligeant à son adversaire ce qu'il avait subi dans le premier quart-temps (20-4). Mais au moment où l'on pensait que la profondeur de son banc, sa puissance et son expérience allaient lui permettre de décrocher son adversaire, il subissait à son tour un coup de mou qui permettait aux visiteurs de reprendre un peu d'air (65-68, 30e).
Car c'était au tour de Pau-Orthez de manquer de combustible trois jours après en avoir beaucoup consommé contre le champion d'Europe en titre. Et Roanne, qui avait finalement bien limité les dégâts, de retrouver une santé en utilisant avec beaucoup d'intelligence Spencer et Soliman qui profitait d'une raquette béarnaise mal fermée. Accablé par les fautes (trois offensives sifflées consécutivement), à nouveau maladroits, les Palois voyaient Roanne s'échapper sans pouvoir le rattrapper cette fois. Malgré un dernier pari tenté par Herbert (les trois meneurs sur le parquet), le coeur n'y était plus. Spencer, Pellin et Harper finissaient en roue libre et l'Elan Béarnais retombait brusquement dans ces soucis du championnat.
(Source : http://www.sudouest.com)
" C'est pas tous les jours fêtes "
Ce deuxième revers à domicile porte les stigmates de l'Euroligue. Il met aussi l'Elan dans une position difficile en Pro A.
Le paradoxe continue. Si conquérant en Euroligue, l'Elan est ce matin lesté par un bilan déficitaire (4 vcitoires - 6 défaites) alors que le premier tiers du cajmpionnat de France est bientôt consommé.
Cette seconde défaite de la saison au Palais, après Gravelines; face au leader désormais unique de la Pro A vient jeter un voile après la lumineuse soirée de mercredi vécue face au CSKA.
Elle place surtout les Palois dans une situation ennuyeuse au plan comptable et remet à l'odre du jour une série de questions partiellement réglées dans l'euphorie de la compétition européene. " J'avoue ne plus savoir quel visage va présenter mon équipe d'un match à l'autre ", souffle Gordon Herbert.
" Il va falloir sérieusement se remettre au travail mais, samedi, nous n'avions pas l'énergie nécessaire ", ajoute le coach en repensant aux efforts consentis trois jours plus tôt.
L'absence de CC Harrison, attendu ce matin à l'entraînement dès 8h30 avec ses camarades,a aussi pesé d'un bon poids. Mais tout de même....
" Bientôt un shooteur de plus ? "
Incapable de limiter le rendement offensif de Roanne, reparti sans rien concéder à sa moyenne habituelle (plus de 90 points), l'Elan, certes fatigué, a montré plusieurs limites. Battu au rebond par une équipe dont le secteur intérieur n'est pourtant pas la marque de fabrique, il souffre aussi de l'absence d'un gros shooteur extérieur dès que Cédric Ferchaud, rentable par ailleurs, est victime de fautes.
" C'est effectivement un problème ", admet Pierre Seillant. " On y réfléchit et, comme nous avons déjà laissé leurs chances à plusieurs joueurs dans l'équipe, il va falloir trancher. Nous avons encore de la place pour un communautaire et il y aura peut-être un départ ".
L'ambiance est évidemment toute autre dans le vestiaire des Roannais qui, avec le 14e budget de la division et des rotations autrement plus courtes, vivent sans retenue une aventure assez étonnante.
Vaincus une seule fois (par l'ASVEL) en dix rencontres, Marc Salyers et ses acolytes ne se fixent pas de véritables limites. " Je crois que Roanne est seul leader pour la première fois de son histoire mais il nous fallait encore prouver qu'on était capables de gagner chez un gros club. C'est fait ", explique par exemple l'étonnant Dewarick Spencer (30 d'évaluation samedi soir).
Pour le petit meneur Marc-Antoine Pellin, véritable sangsue dotée d'une bonne vision du jeu, le changement est aussi psychologique. " Désormais, on gagne partout car nous avons grandi dans nos têtes ", assure-t-il du haut de ses 18 ans.
(Source : La République des Pyrénées)