"Numéro neuf" - Changements d'air (Septembre 2017)
Posté : 23 sept. 2017 8:34
Changements d’air
Intiale(BB)ment, j’avais prévu d’accompagner la deuxième partie de la saison 2016/2017 avec les airs
de Serge. Fallait-il y voir un signe annonciateur ? Ironie du sort, c’est un disque usé qui a eu raison de
ma présence à la Leaders Cup et qui a réduit mon temps passé devant les écrans. J’avais commencé
une galerie de portraits de fortes têtes. J’aurais aimé vous parler de l’homme à la tête de chou, Gladyr.
Du départ sur la pointe des pieds de son ami le gendre idéal, Trent Meacham. De l’homme à tête de
gangster, Mitrovic, vous savez, l’ami des arbitres qui trouve que sa saison a été formidable. De la
grosse tête Walter Hodge qui a fini par se la faire couper. Des têtes de gondole Cobbs et Gibson qui ont
participé à la tournée d’adieu de Monschau au Sportica et dans toute la France. Et puis évidemment de
Moustapha Fall qui a dominé ce championnat de la tête et des épaules. Des coudes aussi.
Vous n’aurez rien eu de tout ça. Moi non plus. Tant pis.
Les changements d'ère
Il y a eu le mois d’août, une période calme, propice à la recherche des poux dans la tête d’un forumeur.
Une période qui permet aussi de prendre du recul et de méditer sur l’Histoire de la planète bleue ou sur
celle de la balle orange. Certains savants adorent définir et délimiter des périodes. Ils mettent en
évidence les événements qui ont provoqué les changements d’ère et qui ont transformé du tout au tout
la vie des Terriens de tous poils. Entre autres, il y a eu l’extinction des dinosaures qui a ouvert la porte
aux mammifères. La maîtrise du feu a lancé la mode des barbecues. (J'ai prévu de parler de JK, mais ce
n'est pas maintenant.) La pratique de la métallurgie a permis de taper plus efficacement sur la tronche
du voisin. Plus proche de notre temps, la révolution industrielle a bouleversé les sociétés. Enfin,la
révolution numérique nous inflige, entre autres, une profonde modification de la diffusion de l’information.
Dans le monde de la balle orange, l’Elan a connu aussi des tournants et des changements de stature
importants.
1984-1986 : la coupe Korac, puis le premier titre, deux événements qui l’ont fait entrer dans le gratin du
basket hexagonal.
1991 : la transplantation à Pau pour passer un cap économique et s’installer en Euroleague.
2009 : la descente aux Enfers qui vous replonge un club dans l’anonymat.
Un changement d'air
L’arrivée d’Eric Bartechecky en 2015 correspond indéniablement à un redécollage des résultats. Le choix
des dirigeants avait été judicieux et personne n’imagine remettre en cause son rôle dans le retour de
l’Elan dans les hauteurs du classement. Son départ subi, pas si subit, entraîne fatalement un changement.
Mais ni son arrivée, ni son départ, ne constituent une entrée dans une nouvelle ère. Au mieux, nous
parlerons d’un changement d’air.
Avec Eric Bartechecky comme coach, nous avons souvent pris du plaisir à voir jouer et gagner l’Elan.
Malheureusement, nous n’avons pas eu d’envol final. Cette dernière saison aurait pu être un opus réussi,
voire exceptionnel. Elle s’est terminée sur un dernier couplet sans inspiration. La partition était parfaite
jusqu’à la fin du mois de mars. L’Elan avait engrangé 18 victoires pour 6 défaites, ce qui le plaçait dans
un confortable Top 4. Les Bart Boys étaient invaincus au Palais. Le parcours en coupe d’Europe avait été
satisfaisant, l’élimination imméritée. La suite fut un enchaînement de mauvaises fausses surprises, une
sorte de compilation qu’on regrette d’avoir achetée au bout de deux écoutes.
Le premier acte de cette sortie de route est indéniablement la perte de JK Edwards, notre homme à tête
de chouchou. Depuis le mois d’août 2015, il avait apporté toute son expérience et toute sa science du jeu.
A chaque match, c’était merveille de le voir réguler les déplacements et les comportements. Il utilisait son
physique au mieux. Sur le terrain, il incarnait l’assurance. Mais finalement, il a aussi craqué. Il s’est
autorisé le petit débordement qu’il ne fallait pas. Avec les conséquences dramatiques pour lui et pour
l’équipe. C’est la chouchou rave party. Chacun dans son comique trip.
JK restera dans les mémoires béarnaises pour son rôle dans le redécollage des résultats sportifs. D’ailleurs,
il n’était pas au bout de son histoire sur cette saison. L’homme à tête de chouchou a marqué le panier
du maintien en ProB pour Saint Chamond. Quelle aurait été la saison de l’Elan sans la perte de JK ? Toute
autre, c’est évident. Il avait donné rendez-vous à la Leaders Cup aux supporteurs palois qui craquaient de
plus en plus pour ce nounours. Le rendez-vous aura été manqué.
Pour l’Elan, la période de la Leaders Cup a constitué un tournant tragique. Cette participation attendue
depuis tant d’années a redonné du lustre au club. Mais les blessures sont venues s’ajouter à la suspension
de JK. Le staff a été forcé de tirer plus que prévu sur les joueurs valides pour défendre une position
indéfendable. Six défaites sur les dix derniers matchs. L’Elan était brisé et plus rien ne pourrait y faire.
Finalement, l’Elan a terminé à la 5ème place, soit une progression par rapport aux années précédentes,
ne l’oublions pas. Notre équipe aurait dû aborder les playoffs avec l’avantage du terrain sans les tuiles.
Des playoffs que n’ont pas rejoint plusieurs top teams ou supposées telles : Le Mans, Gravelines, Limoges.
Trois institutions avec un gros budget, mais sans véritable équipe. Il est intéressant de constater que deux
de ces clubs et peut-être même les trois, ont lorgné rapidement sur des éléments de la réussite paloise.
Les départs successifs d’Eric Bartechecky au Mans, puis de DJ Cooper et de Jean-Michel Mipoka à
Gravelines ont affecté l’humeur des supporteurs palois. Est-ce que ces départs justifient de crier
au scandale ou des procès pour haute trahison ? A un moment, il faut prendre conscience que les pros ne
sont plus là par amour.
Eric Bartechecky au Mans
Les annonces de ses velléités de départ, puis de son départ, ont donné lieu à quelques remous. Les
versions officielles divergent quelque peu. Il s’agit ni plus ni moins d’un épisode ordinaire de notre
basket professionnel. Ce n’est plus dans l’air du temps de passer un grand nombre de saisons à la
tête d’une équipe de ProA. Surtout si un club se présente avec une plus grande puissance financière
et une pseudo-garantie de roster plus performant. De plus, on ne va quand même pas s’indigner
qu’un coach casse un contrat avant son terme. En général, c’est le contraire qui se produit sans que
ça n’émeuve grand monde. Bart’ a saisi une opportunité à un moment où sa cote était au top. A
voir s’il fera, au Mans ou dans ses futurs clubs, mieux qu’à Pau.
C’est un coach qui aurait pu écrire et lier son histoire avec celle de l’Elan. Dans la lignée des Luent
(7 ans), Fisher (10 ans), Gomez (5 ans), Bergeaud (8 ans en 2 périodes). Cet aspect « club historique »
évoqué lors de sa signature a été balayé par une volée de grains venue de Sarthe.
DJ Cooper à Gravelines
L’énergumène aux longs bras a régalé le Palais dès le premier match et tout au long de la saison,
même si la fin a été en demi-teinte. Depuis octobre, on parle de son départ pour un club d’Euroleague.
Aux dernières nouvelles, il attend toujours une proposition de ce côté-là. Son profil ne correspond pas
forcément à ce que recherchent les plus grands clubs d’Europe. Je vous invite à scruter ce tableau qui
indique le profil atypique de DJ et qui explique certainement son arrivée à Gravelines.
Les gros clubs veulent un meneur qui tient le ballon, qui met une pression sur le porteur et qui rentre
les lancers en fin de match. Ce ne sont pas ses points forts. Avec ses qualités de passeur fou et avec
sa bouille de râleur angélique, DJ est devenu au fil de la saison un phénomène médiatique, à l’échelle
des fans de basket de l’Hexagone. DJ a été porté aux nues lors des diffusions télévisées. Gravelines
réalise un génial coup de pub pour regonfler le moral des supporteurs en s’attachant les services du
MVP. A espérer pour eux qu’il n’activera pas une certaine clause une fois les abonnements vendus…
Pour le moment, il fait le job, il récite bien sa leçon comme tout joueur professionnel venu d’outre-
Atlantique. Tout se passe bien. Il apprécie déjà son nouveau coach. « Je pense que c’est quelqu’un de
compétent et de passionné. Il sait très bien diriger les joueurs et tirer le meilleur d’eux-mêmes. Il
connaît beaucoup de choses sur la tactique et la technique. » C’est heureux…
JMM à Gravelines aussi
Il a fait une partie de saison sensationnelle, au-delà des espérances, puis il a perdu pied quand on lui
en a trop demandé ou quand il a voulu trop en faire. Ce bon joueur de ProA connaîtra son 7ème club
en 10 saisons. C’est ainsi. Dans une autre ère, un joueur français faisait deux ou trois clubs dans sa
carrière. Mais c’est fini. Bien des règlements ont changé depuis.
Trois départs, autant de changements d’air qui font partie du paysage ordinaire du basket pro. A
l’arrivée, l’Elan conserve six joueurs, ce qui est une performance en ProA dans les années 2010.
Un projet qui a de l'épaisseur
Toutefois, cette agitation se comprend car l’Elan semblait avoir trouvé une stabilité de résultats
incarnée par son coach. Il a fallu tourner une page plus rapidement que prévu. Le nouveau technicien
s’appelle Serge Crèvecoeur et c’est tout un programme qui s’exporte de Belgique. Voilà un homme
qui arrive avec une expérience différente, avec un parcours particulier, et surtout avec des idées.
Bart’ avait été contacté car il avait la réputation de recruter malin avec peu de moyens. Serge, on
va l’appeler Serge, est à Pau car il semble être capable de porter un projet qui a de l’épaisseur. Sur
le terrain, il a des intentions de jeu précises et assez ambitieuses. Dans ses interviews, il aborde
tous les aspects du basket professionnel, pas seulement le sportif. Il peut être un de ces personnages
qui vous font prendre un bon bol d'air quand vous l'écoutez, ça change des réponses convenues et
sans réelle émotion.
Il paraît qu’il a demandé à sa femme avant de signer. Elle aurait voulu voir Vesoul mais elle verra
bien Pau et son équipe constituée d’un savant mélange de jeunesse prometteuse et d’expérience.
Madame assistera-t-elle à la poursuite de l’embellie des deux saisons précédentes? L'air du Béarn
réussira-t-il autant à Serge que celui de Bruxelles? Un projet peut être alléchant, il peut même être
solide. Il n'y a en général qu'un seul juge de paix en sport. Les résultats. C'est Légendaire qui le dit
et il doit avoir raison.
Intiale(BB)ment, j’avais prévu d’accompagner la deuxième partie de la saison 2016/2017 avec les airs
de Serge. Fallait-il y voir un signe annonciateur ? Ironie du sort, c’est un disque usé qui a eu raison de
ma présence à la Leaders Cup et qui a réduit mon temps passé devant les écrans. J’avais commencé
une galerie de portraits de fortes têtes. J’aurais aimé vous parler de l’homme à la tête de chou, Gladyr.
Du départ sur la pointe des pieds de son ami le gendre idéal, Trent Meacham. De l’homme à tête de
gangster, Mitrovic, vous savez, l’ami des arbitres qui trouve que sa saison a été formidable. De la
grosse tête Walter Hodge qui a fini par se la faire couper. Des têtes de gondole Cobbs et Gibson qui ont
participé à la tournée d’adieu de Monschau au Sportica et dans toute la France. Et puis évidemment de
Moustapha Fall qui a dominé ce championnat de la tête et des épaules. Des coudes aussi.
Vous n’aurez rien eu de tout ça. Moi non plus. Tant pis.
Les changements d'ère
Il y a eu le mois d’août, une période calme, propice à la recherche des poux dans la tête d’un forumeur.
Une période qui permet aussi de prendre du recul et de méditer sur l’Histoire de la planète bleue ou sur
celle de la balle orange. Certains savants adorent définir et délimiter des périodes. Ils mettent en
évidence les événements qui ont provoqué les changements d’ère et qui ont transformé du tout au tout
la vie des Terriens de tous poils. Entre autres, il y a eu l’extinction des dinosaures qui a ouvert la porte
aux mammifères. La maîtrise du feu a lancé la mode des barbecues. (J'ai prévu de parler de JK, mais ce
n'est pas maintenant.) La pratique de la métallurgie a permis de taper plus efficacement sur la tronche
du voisin. Plus proche de notre temps, la révolution industrielle a bouleversé les sociétés. Enfin,la
révolution numérique nous inflige, entre autres, une profonde modification de la diffusion de l’information.
Dans le monde de la balle orange, l’Elan a connu aussi des tournants et des changements de stature
importants.
1984-1986 : la coupe Korac, puis le premier titre, deux événements qui l’ont fait entrer dans le gratin du
basket hexagonal.
1991 : la transplantation à Pau pour passer un cap économique et s’installer en Euroleague.
2009 : la descente aux Enfers qui vous replonge un club dans l’anonymat.
Un changement d'air
L’arrivée d’Eric Bartechecky en 2015 correspond indéniablement à un redécollage des résultats. Le choix
des dirigeants avait été judicieux et personne n’imagine remettre en cause son rôle dans le retour de
l’Elan dans les hauteurs du classement. Son départ subi, pas si subit, entraîne fatalement un changement.
Mais ni son arrivée, ni son départ, ne constituent une entrée dans une nouvelle ère. Au mieux, nous
parlerons d’un changement d’air.
Avec Eric Bartechecky comme coach, nous avons souvent pris du plaisir à voir jouer et gagner l’Elan.
Malheureusement, nous n’avons pas eu d’envol final. Cette dernière saison aurait pu être un opus réussi,
voire exceptionnel. Elle s’est terminée sur un dernier couplet sans inspiration. La partition était parfaite
jusqu’à la fin du mois de mars. L’Elan avait engrangé 18 victoires pour 6 défaites, ce qui le plaçait dans
un confortable Top 4. Les Bart Boys étaient invaincus au Palais. Le parcours en coupe d’Europe avait été
satisfaisant, l’élimination imméritée. La suite fut un enchaînement de mauvaises fausses surprises, une
sorte de compilation qu’on regrette d’avoir achetée au bout de deux écoutes.
Le premier acte de cette sortie de route est indéniablement la perte de JK Edwards, notre homme à tête
de chouchou. Depuis le mois d’août 2015, il avait apporté toute son expérience et toute sa science du jeu.
A chaque match, c’était merveille de le voir réguler les déplacements et les comportements. Il utilisait son
physique au mieux. Sur le terrain, il incarnait l’assurance. Mais finalement, il a aussi craqué. Il s’est
autorisé le petit débordement qu’il ne fallait pas. Avec les conséquences dramatiques pour lui et pour
l’équipe. C’est la chouchou rave party. Chacun dans son comique trip.
JK restera dans les mémoires béarnaises pour son rôle dans le redécollage des résultats sportifs. D’ailleurs,
il n’était pas au bout de son histoire sur cette saison. L’homme à tête de chouchou a marqué le panier
du maintien en ProB pour Saint Chamond. Quelle aurait été la saison de l’Elan sans la perte de JK ? Toute
autre, c’est évident. Il avait donné rendez-vous à la Leaders Cup aux supporteurs palois qui craquaient de
plus en plus pour ce nounours. Le rendez-vous aura été manqué.
Pour l’Elan, la période de la Leaders Cup a constitué un tournant tragique. Cette participation attendue
depuis tant d’années a redonné du lustre au club. Mais les blessures sont venues s’ajouter à la suspension
de JK. Le staff a été forcé de tirer plus que prévu sur les joueurs valides pour défendre une position
indéfendable. Six défaites sur les dix derniers matchs. L’Elan était brisé et plus rien ne pourrait y faire.
Finalement, l’Elan a terminé à la 5ème place, soit une progression par rapport aux années précédentes,
ne l’oublions pas. Notre équipe aurait dû aborder les playoffs avec l’avantage du terrain sans les tuiles.
Des playoffs que n’ont pas rejoint plusieurs top teams ou supposées telles : Le Mans, Gravelines, Limoges.
Trois institutions avec un gros budget, mais sans véritable équipe. Il est intéressant de constater que deux
de ces clubs et peut-être même les trois, ont lorgné rapidement sur des éléments de la réussite paloise.
Les départs successifs d’Eric Bartechecky au Mans, puis de DJ Cooper et de Jean-Michel Mipoka à
Gravelines ont affecté l’humeur des supporteurs palois. Est-ce que ces départs justifient de crier
au scandale ou des procès pour haute trahison ? A un moment, il faut prendre conscience que les pros ne
sont plus là par amour.
Eric Bartechecky au Mans
Les annonces de ses velléités de départ, puis de son départ, ont donné lieu à quelques remous. Les
versions officielles divergent quelque peu. Il s’agit ni plus ni moins d’un épisode ordinaire de notre
basket professionnel. Ce n’est plus dans l’air du temps de passer un grand nombre de saisons à la
tête d’une équipe de ProA. Surtout si un club se présente avec une plus grande puissance financière
et une pseudo-garantie de roster plus performant. De plus, on ne va quand même pas s’indigner
qu’un coach casse un contrat avant son terme. En général, c’est le contraire qui se produit sans que
ça n’émeuve grand monde. Bart’ a saisi une opportunité à un moment où sa cote était au top. A
voir s’il fera, au Mans ou dans ses futurs clubs, mieux qu’à Pau.
C’est un coach qui aurait pu écrire et lier son histoire avec celle de l’Elan. Dans la lignée des Luent
(7 ans), Fisher (10 ans), Gomez (5 ans), Bergeaud (8 ans en 2 périodes). Cet aspect « club historique »
évoqué lors de sa signature a été balayé par une volée de grains venue de Sarthe.
DJ Cooper à Gravelines
L’énergumène aux longs bras a régalé le Palais dès le premier match et tout au long de la saison,
même si la fin a été en demi-teinte. Depuis octobre, on parle de son départ pour un club d’Euroleague.
Aux dernières nouvelles, il attend toujours une proposition de ce côté-là. Son profil ne correspond pas
forcément à ce que recherchent les plus grands clubs d’Europe. Je vous invite à scruter ce tableau qui
indique le profil atypique de DJ et qui explique certainement son arrivée à Gravelines.
Les gros clubs veulent un meneur qui tient le ballon, qui met une pression sur le porteur et qui rentre
les lancers en fin de match. Ce ne sont pas ses points forts. Avec ses qualités de passeur fou et avec
sa bouille de râleur angélique, DJ est devenu au fil de la saison un phénomène médiatique, à l’échelle
des fans de basket de l’Hexagone. DJ a été porté aux nues lors des diffusions télévisées. Gravelines
réalise un génial coup de pub pour regonfler le moral des supporteurs en s’attachant les services du
MVP. A espérer pour eux qu’il n’activera pas une certaine clause une fois les abonnements vendus…
Pour le moment, il fait le job, il récite bien sa leçon comme tout joueur professionnel venu d’outre-
Atlantique. Tout se passe bien. Il apprécie déjà son nouveau coach. « Je pense que c’est quelqu’un de
compétent et de passionné. Il sait très bien diriger les joueurs et tirer le meilleur d’eux-mêmes. Il
connaît beaucoup de choses sur la tactique et la technique. » C’est heureux…
JMM à Gravelines aussi
Il a fait une partie de saison sensationnelle, au-delà des espérances, puis il a perdu pied quand on lui
en a trop demandé ou quand il a voulu trop en faire. Ce bon joueur de ProA connaîtra son 7ème club
en 10 saisons. C’est ainsi. Dans une autre ère, un joueur français faisait deux ou trois clubs dans sa
carrière. Mais c’est fini. Bien des règlements ont changé depuis.
Trois départs, autant de changements d’air qui font partie du paysage ordinaire du basket pro. A
l’arrivée, l’Elan conserve six joueurs, ce qui est une performance en ProA dans les années 2010.
Un projet qui a de l'épaisseur
Toutefois, cette agitation se comprend car l’Elan semblait avoir trouvé une stabilité de résultats
incarnée par son coach. Il a fallu tourner une page plus rapidement que prévu. Le nouveau technicien
s’appelle Serge Crèvecoeur et c’est tout un programme qui s’exporte de Belgique. Voilà un homme
qui arrive avec une expérience différente, avec un parcours particulier, et surtout avec des idées.
Bart’ avait été contacté car il avait la réputation de recruter malin avec peu de moyens. Serge, on
va l’appeler Serge, est à Pau car il semble être capable de porter un projet qui a de l’épaisseur. Sur
le terrain, il a des intentions de jeu précises et assez ambitieuses. Dans ses interviews, il aborde
tous les aspects du basket professionnel, pas seulement le sportif. Il peut être un de ces personnages
qui vous font prendre un bon bol d'air quand vous l'écoutez, ça change des réponses convenues et
sans réelle émotion.
Il paraît qu’il a demandé à sa femme avant de signer. Elle aurait voulu voir Vesoul mais elle verra
bien Pau et son équipe constituée d’un savant mélange de jeunesse prometteuse et d’expérience.
Madame assistera-t-elle à la poursuite de l’embellie des deux saisons précédentes? L'air du Béarn
réussira-t-il autant à Serge que celui de Bruxelles? Un projet peut être alléchant, il peut même être
solide. Il n'y a en général qu'un seul juge de paix en sport. Les résultats. C'est Légendaire qui le dit
et il doit avoir raison.